Orages, Oh ! des espoirs ! ô Atacama ennemi !

Bonjour à tous et à toutes,

Hello you English speaker friends! Here we are again to speak with you about our new step in our trip! We crossed the border between Peru and chile and we met for the first time the Pacific Ocean in Arica! We are a little bit surprise by the money (1€=700 chilenoes pesos) but now we are used to it:-). We went to San Pedro de Atacama to see the desert and it was really incredible! We saw the geysers camps and swam in a hot-spring (while it was really cold outside, we were at 4000 m high!). After we went cycling in the desert to go to the Valle de la Luna but a very violent rainstorm catch us and just put us wet and frozen because of the hail! So even if we didn’t see the sunset it’s an amazing memory! See you for the next article!

Bah moi j’ai ½ an !

Nous commençons cette fois par des petites annonces un peu déconnectées du sujet ci-après, mais c’est pour une bonne raison : nous fêtons nos 6 mois de départ et d’aventure ! Ce qui à l’ origine devait être un voyage dans la grande argentine s’est étendu à 3 autres pays en Amérique latine pour notre plus grand plaisir !

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Çaen fait de la route, mais c’est tellement chouette! (en allant vers El Tatio)

C’est l’occasion pour nous de vous dire qu’on n’a pas encore envie de rentrer, et surtout de vous remercier, parce que beaucoup de nos lecteurs, qui se reconnaitrons, nous ont beaucoup soutenus et même continuent à nous aider à décoller… Merci, merci, merci !!!! (Si vous n’êtes pas sûr retournez dans la page remerciements =) )

Nous sommes très heureux en tout cas que vous nous lisez, que vous soyez déjà cités ou non, on vous aime !

Le blog prend donc un article et un mois de plus, et lui aussi a pris de l’XP. Le voilà qui évolue un peu, dans une toute nouvelle rubrique qui nous l’espérons vous plaira : What’s up bro ? N’hésitez pas à y faire un tour de temps en temps, il y aura des recommandations, des copains, des réflexions, un peu nos actus à nous, ce qui se passent dans nos petites têtes de voyageurs.

Bref, revenons à nos moutons : « Moteur. Action ! »

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Le grand moment de dire au revoir au Pérou est arrivé et c’est avec un petite pointe de nostalgie que l’on quitte le pays car nous y avons vu de nombreuses choses, rencontré beaucoup de gens qui sont devenus de très bons copains, voir des amis pour quelques-uns et je citerai avant tout Kémi que nous avons déniché dans le canyon de Colca. Nous allons nous suivre encore un petit bout de temps car après un repas partagé (copieux le repas^^) dans le marché d’Arequipa, il est temps de dire « bonjour Chili »!

Une banane à déclarer?

Et oui qui dit changement de pays dit passage frontière! Mais pas n’importe lequel… En effet nous entrons au Chili, et si jusqu’à présent nous avions l’impression que l’on rentrait dans les pays d’Amérique latine comme dans un moulin (ce qui est plus ou moins vrai…) le changement, c’est maintenant… Géographiquement le Chili a la particularité d’être bordé par de gros obstacles naturels qui lui donnent la chance de n’avoir que peu d’insectes nuisibles et de maladies risquant de détériorer les cultures. Cordillère des Andes à l’est, océan Pacifique au sud et à l’ouest, désert d’Atacama au nord… Du coup, vous devez déclarer sur l’honneur ne pas transporter quoi que ce soit d’origine végétale ou animale, vivant ou mort, dans votre sac à dos…

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Donc pour faire un rapide résumé nous prenons le bus direction Arica (voyage en deux temps) où l’étape intermédiaire, la ville de Tacna, on vous demande de donner votre passeport au chauffeur de bus (ou de taxi pour les plus riches d’entre nous ^^) qui fera l’inscription sur les listes de passage frontière à votre place… Ça fait peur mais c’est normal… Le tout à minuit et demi ça fait plaisir… Nous embarquons donc dans notre bus ou l’on nous remet la demande de visa à compléter et où nous obtenons la liste de tous les produits interdits à l’import… Et la liste est longue… (« T’es sûr qu’on va pas avoir de problème avec notre dentifrice ? ») C’est alors que nous repensons au fromage, au miel, à la pâte de cacao qui sont dans notre sac… Après avoir passé une bonne dizaine de scénarii, nous optons finalement pour la solution déclaration de produits d’origine agricole…

Résultat une grosse suée pour rien, aucun contrôle, aucune demande particulière, on ramasse juste nos papiers sans que rien ne soit vérifié concernant les produits mentionnés et le détecteur de banane à rayon X ni change rien (car nous nous rendons compte après que nous avons oublié une banane dans notre sac)… Tout ça pour dire que la propagande et la réputation est forte mais que les contrôles ne sont pas terribles… Bref après quelques kilomètres de plus (et enfin de jour!) nous sommes au Chili et Arica nous tend les bras!

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Nous voila à Arica, devant le gros rocher qui surplombe la ville « El Morro »

Avant toute chose, je vais vous faire un petit topo monnaie! Car changement de pays changement de monnaie! Le peso chilien est extrêmement stable et le pays se développe très bien. Pour résumé tout est cher… Mais quand on sait qu’un euro vaut environ 700 pesos chilien, je vous laisse imaginer la surprise quand on vous demande 1000 pesos (dans le meilleur des cas) pour payer un sandwich ou un ticket de bus… Cela demande un certain temps d’adaptation mais on s’y fait… Les chiliens pour se simplifier la vie parle en lucas, soit 1 luca pour 1000 pesos.

Précision à propos de la circulation routière. Argentine, Bolivie et Pérou sont un traquenard à piéton ou chaque traversée de rue est une condamnation à mort en suspend… (Ce n’est pas loin d’être la vérité et ça ajoute au dramatique de la situation^^). Ainsi, quand pour la première fois que vous voulez traverser à Arica, une voiture s’arrête et vous fait signe de passer, vous vous demandez si c’est un piège! Mais non!!! Vous êtes au Chili et les gens sont civilisés au volant! A tel point que les conducteurs français devraient venir faire un stage de politesse sur route ici pour améliorer leur niveau! C’est très agréable et nous remercions les chiliens pour ça!

Enfin bref, nous y voilà, on est bien arrivés dans au Chili ! Drôle de pays que ce petit bout de terre dont la largeur moyenne est d’environ 180 km, alors qu’il s’étale de tout son long sur 4 300 km ! Il faut dire que la pression est grande entre d’un côté la plus grande chaine de montagnes du monde, et de l’autre le plus grand océan du monde également…

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Coucher de soleil sur le Pacifique!

C’est de l’eau oui mais pas la même!

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas nous voyageons en Amérique du sud! Ce qui implique un nouvel océan! Je sais ça paraît pas incroyable mais pourtant si, enfin nous ça nous a paru merveilleux, Kémi moins vu qu’il a voyagé pas mal à bord du Charles de Gaulle. Nous sommes donc arrivés à Arica et le Pacifique nous tend les bras sous un beau soleil et un grand ciel bleu! Après avoir passé du temps sur l’altiplano un petit bain d’iode, et une vue jusqu’à l’horizon ça fait du bien!

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Nous en profitons pour découvrir cette petite ville toute mignonne perdue entre océan et désert (et quel désert!!! Le nord du Chili est juste une immense lande de sable et de dunes!!!). En soi, ce n’est pas une ville magnifique, à quelques exceptions près… Nous découvrons une petite merveille made in France! La ville possède une église réalisée tout en fer et acier par notre Gustave Eiffel! Elle est plutôt sympa avec ces couleurs rouge et blanc et change complètement de ce que l’on a l’habitude de voir.

20150318_125925Sacré Eiffel! On le trouve à l’autre bout du monde au moment où l’on s’y attend le moins!

Nous profitons bien de cette étape car nous allons nous baigner et c’est un grand moment de bonheur! Oui nous sommes en mars et ici c’est un bel été qui nous offre ses plus beaux rayons! Nous passerons la journée à la plage à nous baigner et à profiter d’un coucher de soleil de toute beauté!

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Presque… Un peu plus à droite….

Concernant nos repas nous dégustons les spécialités locales les plus renommées du Chili, à savoir le completo, (et sa version XXL: le maxi completo), et les fameuses yoguis! Kezako tout ça? Le completo est un hot dog à la saucisse de Francfort et au pain viennois mais en plus on vous ajoute ketchup, mayo et guacamole… Les gourmets (chiliens) ne demandent que ça (je te jure que ça ne vaut pas ta carbonade Christophe!).

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Vas-y Kémi mange-le! Il t’a déjà envouté!

Le yoguis par contre, sans être une extraordinaire est original puisqu’il s’agit d’une saucisse de Francfort (toujours) mais prise dans une gaufre fourrée au fromage. Pas mal d’après Kémi. Une autre spécialité que nous découvrons ? Le sandwich au churrasco ! Pain garni à la viande, au choux bouilli, à l’avocat et selon les gouts mayonnaise, ketchup… enfin vous connaissez la chanson maintenant !

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Pas cher le Yogui… C’est surement le truc le plus abordable du Chili!

C’est après cela et une bonne nuit de sommeil que nous quitterons (pas pour bien longtemps) notre quartier maître préféré (Kémi) car il a pour projet de faire du stop afin d’atteindre directement Valparaiso (chose en laquelle il va réussir à merveille puisque ramassé par un camion allant dans cette direction il passera trois jours à vivre le destin d’un camionero, au rythme du seul CD que celui-ci possède…^^).
Pour notre part nous nous remettons en chemin direction Iquique et ces plages de rêves!^^
Mais pour cela il nous traverser, et découvrir par la même occasion, les incroyables paysage du désert, des dunes que le vent forme et déforme, et joue les artistes, dessinant sur le sable tout ce qui lui passe par la tête. Des paysages à couper le souffle, et pourtant ce ne sont que des sculptures purement naturelles, des lignes et des monts.

Il faut savoir que le désert offre la possibilité de faire du sandboard (glisser sur le sable avec une planche, descendre la dune en sandboard)

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En route vers Iquique!

La ville, la mer et la dune

Iquique est une ville de bonne taille plutôt moderne par laquelle on accède depuis les hauteurs car elle est prise entre une gigantesque dune et la mer. Ça lui donne un côté paradisiaque propre aux villes côtières car nous arrivons en plus sur un magnifique soleil couchant qui étire à l’infini les ombres au sein des reflets orangés du soleil sur l’océan… (C’est beau hein!).

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Voilà Iquique!

On ne tardera pas à découvrir les quartiers périphériques et là tout de suite c’est moins sympa… En effet la ville est livrée avec tous les problèmes de développement possibles liés à l’attrait d’une ville portuaire, à savoir banlieue immense, et problème de sécurité dans certains quartiers. Pour notre part, nous quittons rapidement ce coin de rue pour nous rapprocher de la grande bleue car nous avons connaissance d’un hostal (comprenez auberge de jeunesse), a priori pas trop chère et bien située car à deux pas de l’océan! Ce qui sera le cas.

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Nous profitons de la nuit tombante pour une petite promenade au clair de lune durant laquelle nous tombons dans un décor d’une autre époque… Nous arrivons dans le vieux quartier, qui a un charme fou, un coté western, avec un fond de frisson qu’amènent avec elle les villes fantômes, dans ce quartier désert le temps d’une nuit!

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Et là on trouve un sushi! Il brille, il est beau, il sent bon! On se dit qu’on ne peut pas ne pas rentrer… Et bah après 3 mois d’abstinence, c’est le meilleur sushi du monde! ^^

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Le lendemain nous partons à la découverte de ce nouveau front de mer et encore une fois nous passons la journée à la plage en dégustant un magnifique poulet rôti, le tout à la main (on n’a pas de couverts) et le tout assaisonné de sauce piquante! La vie est dure vous pouvez me croire! 😉

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D’accord on avoue, on est trop contents de voir l’océan alors on s’est laissés piégés par les vagues… pas grave on va bientôt finir à l’eau!

Nous goutons aussi une spécialité chilienne, le pastel de choclo (littéralement le gâteau de maïs), rien à voir avec le milla dans le sud de la France, c’est une sorte de petite quiche fourrée aux oignons et maïs. Très lourd, et le sucré-salé était trop marqué à notre goût.

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Vous avez vu la puissance d’Arnaud^^?
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C’est quelque part par là que nous avons perdu notre guide de routard et le dernier de nos chapeau Quechua qui nous restait… Et qui sont un vrai luxe ici, parce que des vêtements de sport bon marché en Amérique Latine, ça court pas les rues…

Nous ne nous attarderons pas plus ici car une étape importante nous attend! Elle nous avait été recommandée par Céline, notre copine Belge de Tilcara. Nous allons affronter dans la ville de San Pedro de Atacama l’enfer brûlant du désert d’Atacama!!!

Publicité mensongère!!! Je vous expliquerai pourquoi dans quelques instants mais laissez-moi vous raconter les événements dans l’ordre. Notre arrivée se fait dans un décor tout à fait aride tel que nous l’avions connu dans le nord-ouest argentin. D’ailleurs l’architecture du village de San Pedro de Atacama nous rappelle bien cette ambiance. Les maisons sont en terre et rien n’est asphalté. Nous revenons un petit peu dans notre maison provisoire d’Estella Azul :-).

San Pedro de Atacama

San Pedro est un village de légende, habité depuis au moins 10 000 ans selon les sources archéologiques : des momies retrouvées près du salar d’Atacama. Le peuple Atacama d’alors est connu pour ses céramiques. La nature hostile, exigeante et grandiose qui l’héberge n’a pas empêché les hommes de s’installer dans cette petite oasis au beau milieu du désert le plus sec du monde. San Pedro aussi a son Pukara tout comme Tilcara. Celui-ci se nomme Quitoret date du XIIème siècle. Les Incas plus tard occupèrent la zone, qui leur fut prise par la suite par les conquistadors espagnols, et c’est Pedro de Valdivia qui prit définitivement contrôle de la ville en 1540 et la transforma en partie en village colonial.

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San Pedro de Atacama, rue principale

Mais San Pedro n’est pas chilien depuis bien longtemps, à l’échelle du continent européen en tout cas. La région de Tarapaca a été cédée par le Pérou au Chili en 1883. A cette même date, le Chili prend également du territoire à la Bolivie. Environ 1 000 km ont été gagnés par ce pays en l’espace de quelques années, puisqu’entre en dernier la région d’Arica dans les possessions du Chili, en 1929.

Voir la carte ici.

Cela vous donne un bref mais réaliste aperçu de la manière peu amicale avec laquelle sont considérés les chiliens en Amérique du Sud. Et pire encore, si vous ajoutez à cela que c’est le pays le plus développé économiquement de la région (il fait partie de l’OCDE), qu’il est allié avec les Etats Unis (alors que les pays voisins tentent de lutter contre l’influence de celui-ci), vous obtenez une bonne soupe à la grimace. Et enfin en ce qui concerne l’Argentine, le Chili a des accords militaires avec le Royaume Uni qui détient les Iles Malouines, pleines de moutons et d’anglais, ilots qui ont été à l’origine d’une guerre en 1982 et à la suite de laquelle les iles sont restées… anglaises. Pour en revenir à nos ovins, à San Pedro en l’occurrence ; aujourd’hui on sait qu’il y a de l’uranium dans les grandes étendues de sel alentours, ce qui en fait un point stratégique en termes de ressources, mais aussi de tourisme, qui a explosé.

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Nous dénichons donc sans difficultés un petit hostal très sympa parmi une myriade d’offres, et celui-ci nous rappelle vaguement un chalet suisse! Il faut dire qu’il s’agit de la nationalité des propriétaires et qu’ils se sont installés là car passionnés d’alpinisme!
Je n’ai pas eu trop l’occasion d’en parler jusqu’à présent mais un constat s’impose: voyager en tant que touriste, c’est cher… Voyager en tant que touriste au Chili, c’est hors de prix! Le niveau de vie est européen et par voie de conséquence tout coûte cher! Nous nous procurons la liste des différents treks réalisables dans la région (et ils sont nombreux!) et, enfer et double bite, ils sont hors de prix!!! (Désolé pour la vulgarité mais ils étaient vraiment chers…)

Bref après avoir hésité un long moment nous en choisissons un accessible et plutôt intéressant: les geysers d’El Tatio. Cela a toutefois été compliqué de tirer un trait sur la lagune du Cejar (lagune d’eau à haute concentration de sel) et autres excursions qui paraissaient magnifiques… mais complétement inaccessibles financièrement !

Excursion à El Tatio

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Nous prenons encore une fois rendez-vous très tôt le matin (et allez encore 3h du mat’!!!!!) pour aller voir cette merveille naturelle que sont les geysers! Pour ceux qui ne le saurait pas, la chaîne des Andes est d’une extrême activité volcaniquement parlant! Nous nous rendons donc dans un lieu où l’eau est très proche de la lave, la portant ainsi à très haute pression et température, ce qui donne vie aux geysers!

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Le trajet allait se faire dans un silence de mort car tout le monde pionçait du fait de l’heure très matinale… D’autant plus qu’il n’y a rien à voir, il fait nuit… Après un petit temps de piste (et un péage à 4 000 donc dans le FROID!!!) nous atteignions enfin ce qui semble être une plaine (difficile d’être sûr à ce moment-là, il fait nuit…). Notre chauffeur aligne ces feux de voiture dans la bonne direction et nous observons enfin ce pourquoi il a fallu se lever aux aurores, voire même avant!

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Ça bouillonne, ça crache et ça fume (mais non ce n’est pas un lama démon!) devant nous se tient une des bouches d’évacuation de l’eau souterraine! Nous sortons donc de la voiture et, tandis que nous nous approchons pour observer ce spectacle de plus près notre chauffeur prépare le petit dej’: Sandwiches, petits gâteaux accompagnés d’œufs durs, cuit à la chaleur du geyser et chocolat chaud préparé selon les mêmes moyens!!!  Assez ludique et bigrement efficace, l’eau est à plus de 100°!

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Petit à petit le soleil se lève et nous découvrons un paysage à couper le souffle… Nous sommes sur une plaine immense prise dans un cirque montagneux et en tout point des monticules de terre crachent à gros bouillons l’eau souterraine prisonnière. Nous marchons ainsi dans le froid à côté de ces radiateurs, profitant de la vapeur dégagée pour nous faire un petit sauna improvisé!

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Je tente tout de même, et malgré les avertissements du guide, de mettre les mains dans l’eau (certains diront il a pas changé depuis qu’il est petit!^^) bah vous allez rire c’est chaud… et ça sent l’œuf pourri (mais nous, nous n’avons pas de souffre dans nos poches Céline)

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On s’est extasié quelques heures devant la pureté de cette eau (pureté je sais pas mais en tout cas elle était sacrément transparente…) quand notre guide nous annonce qu’il est temps de se mettre… à l’eau! (Je vous rappelle que je viens de me brûler en posant les mains dedans^^). En fait l’un de bassin a été aménagé de telle sorte que l’eau s’écoule de l’un des geysers et refroidi suffisamment pour en faire une piscine naturelle. Ce que je ne vous ai pas dit c’est que nous sommes à 4 300 m d’altitude, un matin ou le soleil n’a pas encore atteint la plaine: autrement dit ça caille! Autant dire que la chair de poule est au rendez-vous.

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La piscine n’est certes pas loin des cabines mais on sent bien le petit vent frais qui chatouille les fesses. Celle-là même que l’on va allez tremper dans l’eau (boueuse!) Avant de se rendre compte qu’il ne faut pas les poser au sol car le fond est brûlant! (Y a de la lave pas loin quand même!). On profite, on se détend mais arrive le moment de sortir… Je crois que nous nous ne sommes jamais changés aussi vite !…

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Nous profitons d’une dernière vue panoramique sur le champ de geysers et ses volutes de fumés qui s’élèvent vers les sommets alentours puis nous partons pour la balade retour au milieu de ces paysages grandioses de ce désert magnifique. Nous nous liions avec un jeune chilien en vacances dans le nord, lui qui normalement vit dans le sud, en tant qu’ingénieur au sud, dans la région des lacs.

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Nous ferons plusieurs arrêts dont l’un particulièrement gastronomique puisque nous dégusterons des brochettes de lamas (miam), des empanadas et des sopaipillas (des drôles de machins frits !) dans le village de Machunca, perdu dans la montagne (le même que ceux qu’on trouve par chez toi, Greg! Ou presque…).

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Des maisons en terre, une église minuscule, 9 habitants, mais quel talent commercial ! :-). En quelques minutes, toutes les brochettes sont écoulées (il faut dire qu’elles étaient supers bonnes ! Et en plus on n’en a fait la pub auprès d’un couple de français qui n’en avait jamais mangé et pire ! croyaient que c’était une blague des locaux), bref on fait la queue pour avoir des brochettes en mangeant notre empanada et peu à peu la tranquillité revient au sein de la petite communauté…

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Nous partons alors en croisant le chemin d’un cactus avec une forme sympa, d’une lagune gigantesque provocant des reflets fous à sa surface dans laquelle pataugent les vigognes, et d’une autre étendue d’eau où les flamants rose se prélassent.

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Tous ces chemins sont splendides et c’est le cerveau dans les nuages que nous regagnons nos pénates afin de faire un truc dont on rêve depuis quelques heures: une sieste!

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C’est d’ailleurs à ce moment-là que nous rencontrons Guillaume (attention alerte nouveau copain!!!). Un gars super cool qui a aussi eu besoin de prendre le large et qui s’est retrouvé au Chili mais lui en commençant par le sud et désirant aller au nord. Nous en profitons donc pour échanger des bons plans au Chili contre des bons plans au Pérou et en Bolivie.

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Aperçu de la vallée de lune

Nous planifions tous les trois un autre exploit sportif: allez jusqu’à la vallée de la lune en vélo! Pas de quoi s’extasier c’est 12 km et c’est tout plat;-) (Claire n’est pas d’accord sur ce point!). La difficulté étant la chaleur car nous sommes tout de même dans le désert le plus aride du monde. Nous partons donc avec confiance en nous disant que rien ne peut nous arriver et qu’on sera pile à l’heure pour le couché de soleil depuis la duna mayor, une immense dune de sable au milieu de la roche, un spectacle à ne pas louper! Les premiers kilomètres se passent très bien et nous profitons avec plaisir d’un petit vent frais et de quelques nuages qui rafraîchissent l’atmosphère. Nous passons le poste péage de l’entrée à la vallée de la lune, payons 3 000 pesos chilien par tête, et commençons notre périple sur une piste en terre. Nous remarquons que le vent se lève un peu plus et que les nuages s’assombrissent mais rien de bien inquiétant… pour le moment !

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C’est alors que sur la route, une vingtaine de minutes après le départ du poste péage, nous voyons sur notre gauche une énorme colonne de pluie qui se rapproche de nous à très grande vitesse. Petit à petit, une fine pluie, rapidement remplacée par une GROSSE se met à déferler sur nous !!! Nous continuons notre avancée mais c’est maintenant la foudre et la grêle qui s’en mêlent! Je ne sais pas ce qu’a pu ressentir Noé durant le déluge, mais nous avons été assez stupéfiés lorsque nous découvrons qu’en l’espace de 5 minutes la route qui était aussi sèche qu’une lettre de l’administration française devient un torrent ! Nous baignons littéralement dans l’eau qui nous arrive désormais au-dessus des chevilles! Nos chaussures font maintenant partie du fleuve et nos pieds comprennent ce qu’être un poisson dans un bocal…

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La fameuse entrée de la Vallée de la lune

La grêle cingle notre peau, et passe par les trous de notre casque pour dégouliner juste un peu plus sur nos visages. Nos yeux sont plissés alors que nous tentons d’avancer un peu plus vers le prochain poste de contrôle qu’on nous a annoncé et qui ne devrait plus être très loin ! Mais nous n’apercevons rien que le faux plat qui ne dévoile pas plus ses intentions que la fureur de la tempête qui nous entoure. Une camionnette (malheureusement pleine…) s’arrête pour nous servir d’abri contre la fureur des éléments! Elle sera obligée de repartir avant la fin de l’orage (mais ce n’est pas plus mal parce que elle jouait un peu le rôle de paratonnerre dans cet environnement tout plat, et nous on était collés tout contre, et ça fait pas rire de sentir la décharge du tonnerre dans ses genoux…) nous laissant seul et pataugeant dans la rivière nouvellement créée.

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Bien sur on n’a pas pris le temps de faire une deux photos on avait d’autres préoccupations, mais pour résumer on n’était pas exactement comme des flamands roses dans une lagune.

Pour résumer, nous sommes Claire, Guillaume et moi au milieu d’une plaine, nous riions de nervosité, le ciel fait un bruit incroyable qui éclate à nos oreilles, nous sommes extrêmement vulnérables et nous le savons, cela fait un effet bizarre. Nous décidons bien évidement de faire demi-tour car trempés jusqu’aux os et jusqu’à la moelle, bientôt électrocutés ou noyés ou les deux… Alors que la foudre s’abat un peu partout autour de nous, nous luttons contre les éléments, nos pneus sont complétement dépassés par l’eau qui les assaille constamment. La route, rectiligne, semble si longue, mais l’effort permet de nous réchauffer.

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Sortis de la tourmente! Autant vous dire que là nous ne sommes plus que de petites serpillères, trempés comme des soupes, encore que…

Arrivés au poste, nous croisons un couple de français ayant eu la même bonne idée que nous, et que l’on retrouve aussi mouillés… Sauf qu’eux ont voulu se réfugiés dans… les canaux d’évacuation de l’eau sous la route ! Eux ont eu une autre frayeur… celle de finir emportés par le flot d’eau incroyable qui s’est formé en quelques minutes à peine. Le sol ici est (clairement !) le plus sec du monde, étant donné que c’est le désert le plus sec… Après quelques photos des survivants, nous demandons à des allemands qui passaient (heureusement!) par là et qui ont eu la bonne idée de louer un pickup de nous ramener jusqu’à la ville afin que nous puissions nous mettre rapidement à l’abri et au chaud! Nous ne connaissons pas leur nom mais nous souhaitons aujourd’hui leur adresser un grand merci pour ce geste d’une grande générosité! Assis tous les trois dans la benne entre nos vélos, nous nous disons que nous avons de la chance d’être là, et que nous venons de vivre une sacrée aventure.

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Magnifiques paysages en revenant du Tatio

Nous n’aurons donc pas vu la vallée de la lune mais nous aurons fait du vélo dans le désert d’Atacama sous la grêle et la pluie et ça ce n’est pas tout le monde qui peut s’en vanter! Sachant que des pluies telles que celle-ci, il y en a une tous les 12 à 15 ans ! Le plus merveilleux c’est qu’après cette incroyable quantité d’eau tombée du ciel, les touristes qui seront là dans quelques semaines auront le grand privilège de voir le désert fleurir…

Nous repartirons donc d’Atacama avec des souvenirs plein les yeux, de cette nature sauvage et hostile qui renferme de nombreux trésors cachés. En partant nous saluons le magnifique volcan Licancabur, splendide dans sa nouvelle tenue de neige.

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Je vous laisserai donc avec un monsieur qui a vu beaucoup de paysages et qui vous dira ceci :

« Dans le désert au crépuscule, on s’assoit sur une dune, on ne voit rien, on n’entend rien et cependant quelque chose rayonne en vous. »

Le petit prince
[ Antoine de Saint-Exupéry ]

Bref, jusqu’à notre prochain rendez-vous on finit sur une note humour:
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Merci Kémi!

9 réflexions sur “Orages, Oh ! des espoirs ! ô Atacama ennemi !

  1. Ah Bah cela c’ est de l’ aventure comme vous savez nous les faire revivre.
    On sent bien le vécu en effet, à travers ce désert tout mouillé, même inondé;
    Les brochettes au lama, j ai compris c’est goutu… Je laisse ma part de saucisse
    contre brochettes HIHIHI;
    Les photos sont toujours géniales, merci. Bisous

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    • Le titre nous a plu en effet c’est Arnaud qui l’a trouvé! Nous aussi on aime trop les brochettes et on ne veut pas de leur vieille saucisses pourries! Haha on n’aura pas tout perdu niveau gastronomie! Merci bcp pour ton commentaire! De gros gros bisous!!!!! Claire

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  2. oui déjà 6 mois, en effet vous n’avez pas dû voir le temps passer avec toutes ces merveilles.
    En tout cas belle aventure, des souvenirs plein la tête pour la vie !
    Nous, nous avons toujours plaisir à vous lire, un peu de rêve aussi à notre tour.
    Alors bonjour le Chili ! là bas le paysage semble plus lunaire
    A bientôt pour vos prochaines histoires et merci encore à vous de nous permettre ainsi de suivre vos aventures……et gros bisous
    Michel et Brigitte

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    • WHAAA!!!! t’étais super inspiré!!! Merci pour ce joli message. Effectivement on a pas le temps de s’ennuyer et on découvre ce paysage à 100 à l’heure car il y a énormément de chose a voir. Merci encore de nous lire et à bientôt pour la suite!!!

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  3. encore plus inspirée avec mon message du 11 mai sur le Machu Picchu !!!! A votre retour je vous raconterai …. EL CONDOR PASA !!!!
    Bisous à vous

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  4. coucou eh!!bé les petits loulou aprés avoir vu les éléments se déchainer autour de vous(spectacle apocalyptique,)vous avez le droit de penser que vos anges gardiens étaint avec vous.
    en tout cas bravo c’est toujours aussi prenant et haletant de vous lire.
    gros bisous à vous deux.

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  5. Coucou jolie pélerine!

    comme tu dis on a eu de la chance que notre étoile veille sur nous à ce moment là! Mais ça fait des histoires à raconter et des souvenirs indélébiles! Même en cas de grosse pluie! J’espère que tu vas bien.
    On te fait de gros bisous
    Claire

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